Salon Paysalia 2025 : l’énergie collective d’une filière à l’aube de 2026

La fréquentation de Paysalia-Rocalia 2025 à Lyon, du 2 au 4 décembre 2025, était globalement homogène, malgré quelques disparités entre halls*.

Avec l’ajout d’un nouveau hall, le Salon a gagné en confort de visite. Les allées élargies ont favorisé la circulation et les échanges, dans une ambiance conviviale, marquée par le plaisir de se retrouver plutôt que de se voir par écran interposé.

Lieux de rencontres et temps forts de filière

Au-delà des stands, le salon a été rythmé par de nombreux temps de convivialité : le pot fédérateur de Verdir lors de la soirée du mardi au sein du Village Fleur de France, l’apéritif en l’honneur de Véronique Brun sur le stand d’Attitude végétale, ou encore le moment organisé par Sapho pour rappeler la gamme (plus de 300 variétés) proposée par la petite coccinelle, signature de l’éditeur de végétaux.

Présente aux côtés des acteurs de la filière, partenaire officiel du Carré des jardiniers, l’interprofession Valhor a organisé un stand institutionnel collectif (Astredhor, CCVS, Excellence végétale, Plante & Cité, Verdir, SNHF, Hortis, Végépolys Valley, Semae), animé différents ateliers et proposé, entre autres, un mini-concours de reconnaissance des végétaux permettant aux visiteurs de tester leurs connaissances.

Innovation Awards : au service du végétal

Les Paysalia Innovation Awards ont distingué des solutions orientées vers la durabilité, la fonctionnalité et la réduction des impacts environnementaux**

Parmi les lauréats, le Coup de cœur de la production végétale française a été attribué à Synfolia pour Synfoplant (> à regarder en vidéo : "Synfoplant reçoit le Prix “Coup de Cœur” de la Production Végétale Française"). Ce dispositif repose sur des plaques de culture et de manutention réutilisables pendant au moins dix ans, recyclables et consignées, destinées à remplacer les godets plastique à usage unique. Produites en France, ces plaques comportent 24 alvéoles prêtes à recevoir des mottes entourées de papier issu de forêts éco-responsables. Synfolia a profité du salon pour présenter la nouvelle entreprise arrivant dans son giron : les Pépinières de la Bambouseraie, et la création de la marque « Pépinières d’Occitanie » dédiée au marché des professionnels du paysage (> sur le même sujet : "Synfolia acquiert les Pépinières de la Bambouseraie").

Le Coup de cœur du Village Startup (nouveau village 2025) est revenu à Filae pour Rupa, un support de végétalisation urbaine conçu à partir de filets de pêche recyclés. RigoPlant (Fraenkische France), un module de végétalisation urbaine traitant les eaux pluviales à la source a, quant à lui, reçu le Coup de cœur des étudiants.

Panorama de quelques nouveautés

Outre les lauréats du concours, d’autres innovations étaient présentées sur le salon, sur les stands, sur l’espace Innovation Booster ou encore le Village start-up :
- la jardinière Murano (Papi) conçue pour accueillir durablement des plantes grimpantes de grande envergure proposée avec la solution de végétalisation amovible ICO de Javoy Green Solutions ;
- VigiPalm, un filet de protection noir et discret issu de chutes de filets pour lutter contre le papillon palmivore Paysandisia archon et le charançon rouge des palmiers Rhynchophorus ferrugineus en période estivale ;
- l’extension du conditionnement carton chez Biobest au thrips prédateur Franklinothrips vespiformis, et le panneau englué vert pour le suivi des thrips du feuillage (Thrips parvispinus, T. setosus, Echinothrips americanus) ;
- HortiConnect, une application s’appuyant sur l’IA pour fluidifier les échanges entre entreprises du paysage et producteurs, qui digitalise et automatise les processus d’achats de plantes ;
- les six nouvelles références de terreaux sans tourbe Les Essentiels de Premier Tech, ou encore le Régosol, un amendement organo-minéral avec biostimulants destiné à réhabiliter les sols stériles ;
- des solutions de paillage innovantes, dont celles proposées par Capinea, à base de cheveux ;
- ou encore des équipements urbains à réserve d’eau et des aménagements « îlots de fraîcheur », à l’image des dispositifs modulaires proposés par Water Connect associant brumisation, ombrage, assises, végétalisation, eau potable…

Pour les innovations en matériels et équipements, les actualités sont à retrouver chez nos confrères de Matériel & Paysage, via notre nouvelle plateforme web (Matériel et Paysage : l'actualité de la filière paysage).

Carré des jardiniers : le passage de flambeaux

Le jury du Carré des Jardiniers 2025, présidé par l’architecte-paysagiste Jean Mus, a livré son verdict le mercredi 3 décembre. Ludovic Orain (Terranova, Perpignan – 66) a été sacré lauréat avec son projet « L’écrin méditerranéen ». Il obtient ainsi le titre de Maître jardinier 2025.

Le Coup de cœur étudiant est revenu à Éloïse Lorge.

Jean Mus a profité de l’occasion pour annoncer transmettre la présidence du jury au paysagiste-concepteur Bruno Ricci pour la prochaine édition.

La remise des prix a aussi permis à Laurent Bizot de rendre hommage à Emmanuel Mony, créateur du salon Paysalia, et d’introniser son successeur, Nicolas Leroy, à la présidence de l’Unep–Les entreprises du paysage (> retrouvez ici son interview en vidéo : "Nicolas Leroy élu Président de l’Union Nationale des Entreprises du Paysage"). Sur scène, Nicolas Leroy a rappelé que « l’on parle beaucoup de beau, mais qu’il faut aussi parler d’utile ».

Des débats au cœur des enjeux techniques

Plus de 90 conférences et 208 intervenants ont structuré les trois jours du salon autour de thématiques majeures : gestion de l’eau, biodiversité, formation, transmission... Elles ont permis de mettre en évidence les chalenges présents et à venir : l’interdiction progressive des produits phytosanitaires de synthèse en espaces verts, dont le principe devrait être étendu aux engrais de synthèse à partir de 2027, avec en parallèle une montée en puissance des biostimulants ; les restrictions d’eau impliquant de réviser sa palette de plantes – indigènes ou exotiques - et de recourir à des outils d’aide à l’irrigation et au paillage ; la protection des pollinisateurs mais aussi celle des sols ; la gestion des plantes exotiques envahissantes…

Dans ce contexte, le génie écologique donne toute sa place au végétal « utile » et aux solutions fondées sur la nature, soutenu en cela par la deuxième feuille de route ingénierie et génie écologiques horizon 2030 (Feuille de route ingénierie et génie écologiques horizon 2030 | Ministères Aménagement du territoire Transition écologique), lancée cet été.

Paysage, politiques publiques et perspectives

La bonne ambiance générale du salon reflète la place croissante du paysage et du végétal dans les politiques publiques, en tant que solutions face aux enjeux climatiques, hydriques et sanitaires. La journée « Ville verte » du jeudi, dédiée aux collectivités, a mis en lumière les notions clés de ville verte, fraîche et saine, avec la participation de plus de 20 villes européennes.

L’embellie de ces dernières années a incité certains producteurs présents sur le salon à se tourner davantage vers le marché du paysage.

Pourtant, les perspectives à l’horizon 2026 interrogent, dans un contexte de baisse annoncée des budgets des collectivités et d’échéances municipales. De quoi inciter Valhor et Verdir à publier des manifestes afin de défendre la place du végétal dans les politiques publiques locales (> a retrouver ici : "Deux manifestes pour une cause commune : le végétal".

Prochaine édition : rendez-vous du 30 novembre au 2 décembre 2027, à Eurexpo Lyon.